Effet des fluctuations du taux directeur sur le volume des depots d’investissement des banques participatives Marocaines
DOI:
https://doi.org/10.5281/zenodo.15083497Keywords:
Banques participatives, risque de taux de rendement, Causalité Granger, Cointégration, Winsorisation, VECMAbstract
Les taux créditeurs sont reconnus comme l’un des facteurs déterminants du volume de l’épargne dans l’économie. Malgré qu’il existe des cas de résultats contradictoires, il est généralement admis que le taux de rémunération des dépôts a une relation positive avec le volume de ces derniers. En d’autres termes, les déposants des banques sont généralement motivés par la maximisation de leurs profits. Bien que le mode de fonctionnement des banques participatives est excepte du taux d’intérêt, plusieurs études réalisées ont démontré que ces établissements font face à une fuite de fonds lors d’une fluctuation des taux créditeurs du marché.
Dans cet article, nous examinons les liens d’interaction qui existent entre le volume des dépôts d’investissement des banques participatives, le volume des dépôts à terme des banques conventionnelles et le taux directeur. Notre étude utilise une analyse de séries temporelles des données mensuelles des banques de la place de la période allant de Janvier 2020 à Juin 2024. La méthodologie adoptée repose sur une démarche allant de la vérification des propriétés statistiques des séries des variables étudiées, à l’analyse de l’existence des relations de cointégration et de cause à effet entre les variables. Afin d’y parvenir le test de cointégration de Johansen, le test de causalité de Granger et l'analyse de réponse impulsionnelle (IRF) ont été utilisés dans le cadre d’un modèle vectoriel à correction d’erreur (VECM).
Les resultats obtenus révèlent le comportement opportuniste des titulaires des comptes d’investissement des banques participatives qui, suite à une variation des taux du marché, procèdent à un transfert immédiat de leurs fonds vers des dépôts à terme conventionnels plus rémunérés. Sous pression commerciale, les banques participatives se voient incitées à ajuster progressivement leurs taux de rémunération des dépôts d’investissement afin de préserver leur attractivité. Nos résultats illustrent également l’existence des interactions structurelles entre le système bancaire conventionnel et celui participatif, dont les décisions stratégiques de l’un des segments influencent progressivement l’autre.
Notre étude affirme l’exposition des banques participatives au risque de taux de rendement liés notamment au comportement de leurs déposants. Cependant, ces établissements souffrent d’une pénurie des instruments de gestion de ce risque. Elles se voient obligées à développer des stratégies de gestion des risques innovantes et adaptées à leurs particularités. Les recommandations apportées dans cet article portent notamment sur le développement d'instruments de couverture conformes aux principes de la finance participative, la mise en place d’une politique de réserves basée sur les réserves de lissage des profits (PER) et des réserves pour risques d'investissement (IRR), ainsi que l'amélioration des approches internes de gestion des risques pour mieux anticiper et gérer les périodes de vulnérabilité.